L'arbre à caramel, ou Cercidiphyllum japonicum, est un joli petit arbre aux feuilles caduques en forme de coeur, dont la couleur évolue tout au long de la saison : bronze, puis verte et enfin orange, rouge, pourpe à l'automne.
Malgré ses nombreux atouts (pas très exigeant sur le sol, bonne résistance au froid...) il n'est pas très répandu dans les parcs ni dans les jardins, et je n'en ai jamais vu à l'état sauvage (peut-être parce qu'il vient de Chine !).
J'avais pris l'habitude quand j'allais en jardinerie de jeter un oeil sur les arbustes à feuillage décoratifs, au cas où. Soit il n'y avait rien du tout, soit il y avait seulement 1 ou 2 sujets pour plantation en pleine terre et préparés comme tel, en tige plus ou moins ramifiée de 2m de haut. Pas très adapté pour un balcon...
Et puis l'autre jour, miracle : il y avait un arbre de 2m, et au milieu de plein d'arbustes divers, un pied de Cercidiphyllum tout échevelé, d'une soixantaine de centimètres, pas très cher en plus, pas très beau non plus... Mais ni une ni deux il a atteri dans mon chariot !
De retour à l'appart, opération mise en forme : l'objectif est de transformer cet amas de branches confus et désordonné en un arbuste structuré, histoire de lui donner une bonne base pour qu'il pousse harmonieusement.
La technique de mise en forme est tirée de celle des bonsaï : donner un aspect d'arbre miniature, ou du moins un minimum structuré.
- Première chose à faire : éliminer les petits rejets à la base qui donnent un aspect négligé à l'arbuste. Il faut lui rendre un tronc net, avec le départ des branches charpentières visibles.
- Ensuite, dédensifier la couronne : pour l'instant c'est un peu le fouillis, on coupe donc toutes les petites branches qui se croisent, celles qui font "doublon", celles qui partent vers l'intérieur de l'arbuste.
- Phase suivante : compacter la forme. L'arbuste est destiné à être en pot sur le balcon, il ne doit donc pas partir trop en hauteur. On garde toutes les branches, même fines, qui structureront l'arbuste dans les 3 dimensions, c'est leur position et non leur épaisseur qui prime. On raccourcit également les 2 grandes branches principales.
- Dernière étape : haubanage des branches mal orientées. Deux des branches importantes ont une bonne position de départ, mais poussent bien trop verticalement. On accroche donc à la branche un hauban relié au sol pour l'écarter du tronc.
J'utilise une simple ficelle, qui passe autour de la branche d'un côté (un petit bout de tissu ou mousse entre la branche et la ficelle évitera le cisaillement de l'écorce) et qui est reliée à un crochet en fil de fer solide de l'autre côté. Le crochet se fixe sur le bord du pot.
Et voilà l'arbre à caramel dans son nouveau pot avec ses haubans, deux semaines plus tard.
Après la taille, j'avais plein de petites branchettes coupées. C'était dommage de donner ça aux vers du compost ! J'ai donc sélectionné 22 boutures potentielles, que j'ai trempées dans de la poudre d'hormone de bouturage.
La poudre est à base d'acide béta-indole butyrique (AIB), qui n'est autre que de l'auxine de synthèse. L'auxine est l'hormone responsable de l'allongement cellulaire chez les végétaux.
Hop dans un pot de terreau sabloneux, sous une cloche maison (une bouteille de 5L coupée à la base, et devant la fenêtre. Ya plus qu'à attendre !